Bébé grandit !

bébé grandit. L'accompagnement parental est là pour vous suivre dans vos pas de parents. A Nantes ou en visio
Photo de Sven Brandsma sur Unsplash

A partir du moment où l’on devient des parents, il se joue un drôle de phénomène. Nous créons un lien d’attachement très fort avec notre enfant et en même temps nous devons apprendre à le laisser se détacher de nous. Cela se fait petit à petit, mais avec des étapes qui peuvent nous sembler vraiment énormes pour nous, parents. Bébé grandit ! C’est ainsi que j’ai passé la première nuit sans ma fille. Je vous en dis plus.

Bébé grandit !

Les petits pas qui font des pas géants, c’est ainsi que j’ai identifié mon chemin de maman auprès de ma fille. Les petits pas sont les siens, les essais réalisés au quotidien. Les pas de géants sont les miens, l’obligations de passer à un autre rituel, de la laisser agir par elle-même et me rendre compte de sa capacité. Bébé grandit ! C’est une sensation étrange, celle de leur courir après, nourrir leur soif d’apprendre, de grandir et d’être autonome. Et pourtant, grandir est le processus pour lequel bébé s’implante dans le ventre au tout départ. Dès cette implantation, la multiplication des cellules ne cesse d’être pour arriver au bout des neuf mois. Une fois la naissance réalisée, alors bébé ne fait qu’apprendre, que grandir que s’émerveiller au monde et à l’amour qu’on lui porte.

La première fois

C’est avec nostalgie que je me souviens de notre première fois avec ma fille. La première fois où j’ai réalisé, qu’elle grandissait et que ce chemin l’éloignait de moi. A 2 mois, elle n’avait plus besoin de moi pour se rassurer, pour combler un besoin. Elle était allaitée à la demande et dormait dans notre chambre, son lit accroché au nôtre, de mon côté. C’était la première fois qu’elle dormait une nuit complète. Ce n’est pas elle qui m’a réveillé, mais bien ma montée de lait matinale qui s’accumulait à la montée de lait nocturne.

Prendre le temps

Ce matin-là, j’ai eu les larmes aux yeux à l’idée que déjà, ma fille puisse se passer de moi pour réaliser des nuits complètes. Bien entendu, nous en rêvions, mais l’ambivalence de cette volonté, ce besoin parental de dormir et imaginer que si petit, ils puissent déjà « se passer de nous », était grande. A son réveil, j’ai pris le temps de la garder contre moi plus longtemps que les matins précédant. C’était notre première retrouvaille depuis la veille. J’étais également pleine de joie de pouvoir l’observer grandir si vite, être la témoin et la garante de cette évolution.

Ça n’a pas duré ! Mais je suis heureuse d’avoir pris le temps d’intégrer cette micro évolution.

Une suite logique

Accompagner nos bébés dans leur développement est notre rôle. Le féliciter, le rassurer, l’encourager, c’est pour cela que nous concevons des enfants. Nous les gardons au chaud auprès de nous, ils font ainsi leurs propres expériences. Si tout s’est bien passé, alors un jour, c’est dehors, avec les copains qu’ils vont expérimenter. Finalement, ils quitteront le domicile avec joie et bien dans leurs bottes, espérons le.

Elle a découché

Lors des vacances de Noël, ma tatie chérie est venue de Toulouse pour passer du temps avec nous. Elle prend toujours une chambre à l’hôtel à côté de chez nous, ainsi, nous sommes très proches. Notre Chouquette adore visiter sa chambre à chaque visite. Mais cette fois, elle nous a clairement dit qu’elle allait dormir à l’hôtel, avec tatie. Après avoir accusé le coup, toujours celui où l’on se rend compte que notre bébé grandit, nous avons validé sa demande et posé les règles. La voilà, à 3 ans et 9 mois, faire sa première nuit dans un autre lieu que sa chambre, sans papa, mais surtout sans maman. Nous avons toujours dormi sous le même toi elle et moi. Toujours.

Un lit vide

Ce soir-là, nous avons fait une sortie en amoureux. De retour chez nous, il n’y avait personne. Pas de tatie, pas d’enfant, pas de bruit. C’est vraiment étrange, cette sensation de vide. L’un après l’autre, nous sommes allés sentir les draps de son lit. Oui, oui, nous avons fait ça ! Mon cœur était en joie, mes repères totalement chamboulés. Avant de me coucher, je vais toujours lui faire un bisou. Pas ce soir-là.

Dans mon lit

Je suis allée me coucher et j’ai écrit ce texte. Il est pour tous les parents qui vivent les grandes étapes avec leur bébé qui grandît.

Ce soir, c’est la première fois.

La première fois que je vais me coucher sans te faire un bisou dans ton sommeil.

C’est la première fois que je ne vais pas respirer ton odeur avant d’aller me coucher.

Ce soir, c’est la première fois que je ne tends pas l’oreille pour savoir si tu appelles.

Ce soir, c’est la première fois, qu’avec ton père, on peut parler fort dans l’appartement. Nous pouvons allumer toutes les lumières, et même claquer les portes si on le souhaite.

Ce soir, tu nous as demandé d’aller dormir avec tatie à l’hôtel.

L’hôtel est à côté de chez nous. Mais c’est là que dort tatie quand elle nous rend visite.

Ma tatie.

Ta grande tante.

Ce soir, tu nous as demandé de te laisser grandir encore un peu plus.

De te faire confiance.

Te laisser expérimenter la distance physique pour la nuit.

Bon, sans un mélange d’appréhension et de joie, nous avons dit : »oui, bien sur ma chérie »

Je pensais rentrer de notre soirée en amoureux en joie. C’est finalement un mélange de joie et de mélancolie qui s’est emparé de moi.

Tu grandis ma chérie.

Nous t’avons souhaité et conçu. Nous t’avons donné naissance pour que tu voles de tes propres ailes.

Je n’avais pas compris que ces ailes, tu allais les construire chaque jour que la vie fait.

Donc, ce soir, c’est le cœur lourd d’une maman joyeuse qui observe ton lit vide de toi.

Ce soir, je respire ta couette et je caresse les draps de ton lit. Ce soir, je me couche avec la hâte d’entendre ta voix demain.

Je t’aime tellement.